Le transport de marchandises dangereuses, qu’il soit routier, aérien ou maritime, est strictement encadré par des réglementations internationales. Celles-ci visent à garantir la sécurité des personnes, des biens et de l’environnement.
Parmi les obligations majeures figurent les règles d’étiquetage, indispensables pour identifier la nature du danger que représente une marchandise. Les trois principales réglementations applicables sont l’ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route), l’IATA DGR (Règlement de l’Association internationale du transport aérien pour le transport des marchandises dangereuses par voie aérienne) et le Code IMDG (Code maritime international des marchandises dangereuses). Chacune précise les conditions d’étiquetage, notamment l’apposition d’étiquettes de danger comportant des pictogrammes de danger normalisés.
Les étiquettes de danger : un langage universel
Une étiquette de danger est une représentation graphique codifiée qui doit être apposée sur chaque colis contenant une marchandise dangereuse. Comme l’indique Guillaume Le Coz, dirigeant de GMJ PHOENIX, fabricant français d’étiquettes de danger : « elle permet une identification rapide du type de risque : inflammabilité, toxicité, radioactivité, etc. » Elle comprend un pictogramme de danger, un numéro de classe (allant de 1 à 9), ainsi que parfois un texte ou un code complémentaire (ONU). Sa dimension minimale est de 100×100 mm.
Ces pictogrammes suivent un format harmonisé : forme carrée posée sur une pointe (losange), fond de couleur spécifique selon la classe (rouge, jaune, blanc, vert, etc.), avec un symbole noir ou blanc représentant le danger (flamme, crâne, bouteille de gaz, etc.).
Les exigences d’étiquetage des marchandises dangereuses selon l’ADR
L’ADR régit le transport routier de marchandises dangereuses dans de nombreux pays européens. L’étiquetage selon l’ADR est défini dans sa partie 5, notamment le chapitre 5.2. Chaque colis doit comporter :
- Le numéro ONU précédé des lettres « UN »,
- une ou plusieurs étiquettes de danger correspondant à la classe principale et aux éventuelles classes subsidiaires,
- une étiquette lisible, résistante aux intempéries,
- le cas échéant des marquages de danger (flèches, quantité limitée, dangereux pour l’environnement).
Les pictogrammes sont ceux définis par l’ONU et sont identiques à ceux des autres réglementations pour une cohérence intermodale.
Le règlement IATA DGR pour le transport aérien
Le transport aérien est soumis à des exigences plus strictes, du fait des risques accrus en cas d’incident en vol. Le manuel IATA DGR impose des règles précises d’étiquetage et de marquage :
- L’étiquette de danger est identique à celle de l’ADR. Il faudra ajouter en complément la désignation officielle de transport en anglais à côté du code ONU.
- Les colis doivent également porter une marque indiquant le nom de l’expéditeur et du destinataire, ainsi, le cas échéant, qu’un marquage “Cargo Aircraft Only” par exemple.
- Certaines classes de danger, comme les matières infectieuses ou les batteries au lithium, sont soumises à des étiquetages spécifiques avec des pictogrammes dédiés.
Le Code IMDG pour le transport maritime
Le Code IMDG, édité par l’Organisation maritime internationale (OMI), harmonise le transport de marchandises dangereuses par voie maritime à l’échelle mondiale. L’étiquetage y est décrit dans le chapitre 5.2 également. Le colis doit comporter :
- Le numéro ONU précédé de « UN »,
- L’étiquette de danger principale et subsidiaire si nécessaire, identique à l’ADR (même pictogramme)
- Un marquage résistant à une immersion de 3 mois dans l’eau de mer
Le Code IMDG, comme les autres réglementations, exige aussi une documentation précise accompagnant les colis (déclaration de marchandises dangereuses, instructions d’urgence, etc.), cohérente avec l’étiquetage apposé.
Le rôle de la Mission du transport de Marchandises dangereuses
En France, La Mission Marchandises dangereuses du « ministère chargé des Transports » joue un rôle central dans la mise en œuvre, l’application et l’évolution de ces réglementations. Selon GMJ PHOENIX, spécialiste des réglementations pour le transport des marchandises dangereuses : « L’étiquetage des marchandises dangereuses n’est pas une simple formalité : il s’agit d’un élément fondamental de la chaîne de sécurité. Grâce à l’uniformisation des étiquettes de danger et des pictogrammes de danger à travers les règlements ADR, IATA DGR et Code IMDG, les opérateurs de transport, les services de secours et les autorités peuvent réagir efficacement en cas d’incident. Le respect rigoureux de ces normes contribue à un transport plus sûr pour tous. »