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Les dirigeants du secteur réagissent aux frais imposés sur les navires liés à la Chine

Les dirigeants du secteur réagissent aux frais imposés sur les navires liés à la Chine

Une nouvelle ère s’ouvre pour le secteur maritime américain. Le Bureau du Représentant au Commerce des États-Unis a dévoilé une structure tarifaire ambitieuse. Ces frais ciblent spécifiquement les navires construits en Chine ou exploités par des entités liées à ce pays.

Le Bureau du représentant américain au commerce (USTR) a annoncé jeudi une nouvelle structure tarifaire ciblant spécifiquement les navires construits en Chine ou détenus et exploités par des entités liées à ce pays. Ces frais, qui entreront en vigueur le 14 octobre, varient de 18 dollars par tonne nette à 120 dollars par conteneur, augmentant chaque avril suivant. Cette décision fait suite à une enquête approfondie menée pendant un an dans le cadre de la Section 301, examinant le rôle de la Chine dans les secteurs de la logistique, maritime et de la construction navale.

Les dirigeants du secteur réagissent aux frais imposés sur les navires liés à la Chine

Quels sont les objectifs de cette nouvelle politique tarifaire ?

Selon l’USTR, l’instauration de ces frais vise à renforcer la construction navale nationale. Les propriétaires de navires auront la possibilité de bénéficier d’une exemption pouvant aller jusqu’à trois ans en commandant un navire construit aux États-Unis. Cette mesure est conçue pour encourager les investissements dans le secteur maritime américain, stimuler l’économie locale et réduire la dépendance vis-à-vis des navires étrangers, notamment ceux construits en Chine. En plus de cela, l’USTR a prévu certaines exceptions, notamment pour les navires transportant des cargaisons du gouvernement américain, afin de ne pas perturber les opérations essentielles de l’État.

Quel est le contexte de cette décision tarifaire ?

La décision de l’USTR intervient après une révision significative d’une proposition antérieure qui avait suscité près de 600 commentaires et retours du public. Cette politique tarifaire est une réponse directe aux conclusions de l’enquête de la Section 301, qui a mis en lumière les pratiques de la Chine dans les domaines logistique, maritime et de construction navale. En imposant ces frais, l’USTR cherche non seulement à protéger les industries locales, mais aussi à créer une concurrence plus équitable sur le marché international en limitant les avantages des navires chinois.

Comment les leaders du secteur maritime réagissent-ils à cette nouvelle taxe ?

Les réactions au sein du secteur maritime sont variées, reflétant des opinions divergentes sur l’impact potentiel de cette politique.

Le point de vue du Conseil mondial des expéditeurs

Joe Kramek, président et CEO du World Shipping Council, a exprimé ses réserves concernant la nouvelle structure tarifaire. Selon lui, « le régime de frais annoncé par l’USTR est un pas dans la mauvaise direction, car il augmentera les prix pour les consommateurs, affaiblira le commerce américain et ne revitalisera guère l’industrie maritime nationale. » Kramek souligne la nécessité d’une stratégie à long terme, législative et industrielle, pour véritablement revitaliser le secteur maritime américain.

Les ports américains face aux nouvelles taxes

Cary S. Davis, président et CEO de l’American Association of Port Authorities, a salué l’effort de l’administration Trump pour intégrer les préoccupations de l’industrie dans la lutte contre la domination chinoise dans le domaine maritime. Toutefois, il met en garde contre les conséquences négatives, affirmant que « cette politique augmentera les coûts d’expédition, réduira le volume à travers les portails commerciaux de notre nation et rendra les produits, notamment les automobiles, plus chers pour les consommateurs américains quotidiens. »

Les inquiétudes de la Fédération nationale du commerce de détail

Jonathan Gold, vice-président de la National Retail Federation, soutient l’objectif de revitalisation de l’industrie de la construction navale américaine. Cependant, il exprime des préoccupations quant au fait que les frais proposés pourraient être répercutés sur les propriétaires de cargaisons. « Nous continuons à exhorter l’administration à rechercher des moyens alternatifs pour revigorer l’industrie sans pénaliser les importateurs et exportateurs américains, » déclare Gold, soulignant l’importance d’une évaluation complète des besoins en main-d’œuvre et des délais réalistes pour la modernisation de l’industrie de la construction navale.

Les perspectives de l’Alliance pour la fabrication américaine

Scott Paul, président de l’Alliance for American Manufacturing, met en avant les obstacles posés par les pratiques commerciales déloyales de la Chine à la construction navale américaine. Il affirme que « nos constructeurs navals et nos travailleurs méritent des conditions de concurrence équitables, ce qui n’a pas été le cas depuis des décennies. » Paul exprime également son optimisme quant aux nouvelles opportunités créées par ces mesures, en collaboration avec l’administration et les soutiens bipartites au Congrès.

Quel impact ces nouvelles taxes auront-elles sur les consommateurs ?

L’une des principales préoccupations soulevées par l’imposition de ces frais est l’augmentation des coûts d’expédition qui pourrait inévitablement se traduire par une hausse des prix pour les consommateurs. Par exemple, les secteurs tels que l’automobile pourraient voir une augmentation des prix des véhicules importés en raison des coûts supplémentaires imposés aux transporteurs. Cette augmentation des tarifs pourrait également réduire le volume des marchandises transitant par les ports américains, ce qui pourrait ralentir le commerce et affecter la disponibilité des produits sur le marché intérieur.

Quels sont les arguments en faveur de cette politique tarifaire ?

Les partisans de la nouvelle structure tarifaire avancent plusieurs arguments clés en faveur de cette initiative. Tout d’abord, ils estiment que ces frais encouragent les investisssements dans la construction navale nationale, créant ainsi des emplois et stimulant l’économie locale. De plus, en limitant l’utilisation des navires chinois, l’USTR cherche à réduire la dépendance vis-à-vis des importations étrangères et à renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement américaine.

Quelles sont les alternatives proposées par certains experts ?

Certaines organisations, comme la National Retail Federation, suggèrent d’explorer des méthodes alternatives pour revitaliser l’industrie navale sans imposer de nouveaux frais. Parmi ces alternatives figurent des incitations fiscales, des soutiens financiers directs à la construction navale nationale, et des programmes de formation pour moderniser les compétences de la main-d’œuvre. L’objectif est de créer un environnement favorable à la croissance de l’industrie sans alourdir les coûts pour les consommateurs et les entreprises américaines.

Quels sont les prochains pas pour l’industrie maritime américaine ?

À l’avenir, le succès de cette politique dépendra de sa mise en œuvre et de son adaptation aux réactions du marché. Les leaders de l’industrie maritime continuent de surveiller de près les effets des nouvelles taxes et de plaider pour des ajustements si nécessaire. L’accent sera mis sur la collaboration entre les gouvernements, les entreprises et les associations sectorielles pour assurer une transition harmonieuse et atteindre les objectifs de renforcement de l’industrie maritime américaine sans compromettre la compétitivité économique.