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Pour Exotec, l’entrepôt ne peut plus plus se passer de robots

Pour Rémy Malchirand, EVP of Sales Western Europe de la licorne lilloise Exotec (150 M€ de CA en 2022), la logistique devient un élément clé dans la capacité pour le retailer de se différencier par l’expérience-client. Ce qui impose de se doter de solutions d’automatisations en entrepôt pour garantir la bonne exécution des commandes, en temps et en heure.

On parle de plus en plus de logistique flexible et agile du côté des retailers. Qu’entend-on par là ?

Nous vivons dans un monde d’imprévus, comme le montrent les crises sanitaires, géopolitiques. Ajoutons à cela l’accélération fulgurante du e-commerce et la coupe est pleine pour les retailers, contraints de repenser leurs schémas logistiques. Désormais, dans un monde en perpétuelle mutation, les acteurs du retail doivent pouvoir compter sur un supply chain flexible et agile, adaptée au contexte incertain.

Vous dites que l’on passe d’un système logistique par vague à un système sans vague. Pouvez-vous détailler ?

Effectivement, la gestion de la logistique sans vague d’ordonnancement, pour s’adapter aux dernières commandes, s’invite dans les entrepôts. La priorité va au respect de la promesse client, ce qui oblige le retailer à faire du cas par cas. Il ne peut plus avoir une supply chain fonctionnant par vagues, en regroupant les commandes…

La mécanisation des entrepôts apporte-t-elle cette souplesse ?

En fait, pendant longtemps, la mécanisation a été perçue comme rigide, car il fallait “designer” des systèmes pour pouvoir traiter des pics d’activités sur du long terme. Autrement dit, il fallait surdimensionner des systèmes pour pouvoir passer différents caps… au fil du temps. Ce qui signifie que le ROI était très long. Or, aujourd’hui, la problématique n’est plus de savoir quel sera leur volume à traiter dans 3, 5 ou 10 ans. Les retailers ont besoin d’une solution qui les aide en termes de performance logistique et qui les accompagne dans le temps. Car demain, qui sait, ils devront peut-être raccourcir leur délais d’expéditions, étoffer leurs catalogues produits, se positionner sur des marketplaces… Bref, ils doivent pouvoir bénéficier d’outils logistiques capables d’agilité et d’évolutivité.

Quelle solution préconisez vous ?

L’apport de robots est un bon moyen de pallier ce problème en donnant de la flexibilité. Exotec est connu pour ses skypods. Ce sont des robots mobiles autonomes, dits robots goods-to-man, commandés par une couche logicielle avec des algorithmes avancés qui va choisir quelle commande assembler à quel moment, et envoyer les robots chercher les bacs dans l’entrepôt afin d’amener les articles en station à l’opérateur, avec un objectif : sortir les commandes en moins de deux minutes. Ces robots se déplacent librement, en trois dimensions, et ont même la capacité de monter sur les racks jusqu’à 12 mètres. Ils peuvent traiter les commandes avec une cadence 5 à 6 fois plus élevée que dans un système traditionnel. En fonction du flux de son activité, le retailer ajuste, en ajoutant des gares, des robots Skypod ou des bacs. Soit en les ajoutant, soit en les louant. C’est aussi simple que ça. Cette flexibilité de l’outil permet de mobiliser du capex en fonction de l’activité réelle, ce qui permet d’avoir un ROI quasi immédiat pour le retailer.

Quels sont les retailers qui ont franchi le pas ?

Ces solutions robotisées sont aujourd’hui déployées à l’échelle mondiale par des acteurs tels que Uniqlo, Decathlon, Carrefour, Monoprix, Cdiscount, Gap, Dollar General…

Au delà des skypods, c’est tout un écosystème de solutions intralogistiques end-to-end que vous mettez en avant aujourd’hui. Pouvez-vous détailler ?

Nous commercialisons effectivement cette année trois nouvelles solutions modulaires pour entrepôt, qui sont évidemment compatibles avec les skypods. La première se nomme Skypath : c’est un système de convoyage intelligent qui nous permet de proposer des solutions intralogistiques end-to-end et qui capable de transporter jusqu’à 2.500 bacs par heure. La seconde est un bras robotisé, baptisé Skypicker, qui permet d’effectuer des préparations de commandes intelligentes (entre 400 et 600 articles par heure). A titre indicatif, on estime à 1,67 milliard de dollars à l’horizon 2025, la demande en solutions de picking automatisé, poussée par l’essor du e-commerce.
Pour finir, nous avons aussi mis au point un logiciel, Deepsky. Celui-ci collecte les données et les messages puis alimente les tableaux de bord pour une visibilité du système en temps réel. Concrètement, il est capable de synchroniser tous les flux à l’intérieur de l’entrepôt. Nous déployons actuellement tout cet écosystème chez plusieurs clients, notamment dans un environnement proche du retail, dans la pièce détachée automobile.

L’automatisation des entrepôts est-elle inéluctable ?

Oui, car elle est portée par le boom de l’e-commerce et aussi par les tensions croissantes sur le marché de l’emploi. Il devient de plus en plus difficile de recruter des personnes dans les entrepôts logistiques.

Quelle est la prochaine étape pour Exotec en terme d’innovation ?

Nous observons que les prix au m2 des entrepôts sont de plus en plus élevés. D’autant qu’avec les exigences clients, qui imposent des délais de livraison de plus en plus rapides, les retailers sont obligés de rapprocher leurs entrepôts des grands bassins de consommation. Ce qui renchérit encore le prix des m2 ! Il ne faut pas non plus oublier l’évolution réglementaire autour de la zéro artificialisation nette. D’où notre volonté de proposer de plus en plus de solutions dites à forte densité, afin d’optimiser l’espace au sol ainsi que des solutions à basse consommation énergétique, compatibles avec nos enjeux environnementaux.

Vidéo démonstration
https://youtu.be/KfraLolc4z

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