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Les acteurs du service postal demandent une pause dans le plan de restructuration de l’agence

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Un vent de contestation souffle sur le service postal américain. Des acteurs clés ont exigé un arrêt de la réforme « Delivering for America ». Les récentes évolutions suscitent de vives inquiétudes.

Les acteurs du service postal ont récemment exprimé leur inquiétude face au plan de restructuration intitulé « Delivering for America ». Lancé en 2021 sous la direction de l’ancien Postmaster General Louis DeJoy, ce plan visait à moderniser les opérations de l’agence. Cependant, lors d’une audition devant une sous-commission de la Chambre des représentants le 24 juin, de nombreux intervenants ont demandé une suspension immédiate de ces réformes. Les principaux motifs de cette demande résident dans les conséquences négatives observées sur la performance des livraisons ponctuelles ainsi que dans les coûts additionnels engendrés par de lourds investissements dans le réseau de traitement.

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Quelles sont les raisons derrière l’appel à une pause dans le plan de restructuration ?

Les dirigeants des associations représentant les expéditeurs de colis et le secteur de la distribution commerciale ont souligné que ces changements perturbent gravement l’efficacité opérationnelle de l’agence. Ils mettent en avant une dégradation notable des délais de livraison, ce qui nuit à la satisfaction des clients finaux. De plus, l’augmentation des dépenses nécessaires pour adapter et renforcer le réseau de traitement constitue une charge financière supplémentaire difficile à assumer dans le contexte actuel de finances fragiles de l’agence.

Cette demande de pause intervient à un moment crucial, alors que l’avenir de la stratégie de l’agence est sur le point d’être redéfini avec l’arrivée de David Steiner, ancien PDG de Waste Management et membre du conseil d’administration de FedEx, qui devrait prendre ses fonctions au sein du service postal ce mois-ci. Les acteurs du secteur estiment qu’une évaluation approfondie de la situation actuelle et des besoins futurs est indispensable avant de poursuivre toute restructuration majeure.

Quel est l’impact du plan « Delivering for America » sur les parties prenantes ?

Le plan « Delivering for America » a profondément modifié les relations entre le service postal et les consolidateurs de colis tels que DHL eCommerce et OSM Worldwide. Ces entreprises, qui jouent un rôle crucial dans la livraison du dernier kilomètre pour les expéditeurs, ont vu leurs conditions de collaboration altérées. L’une des mesures phares de ce plan a été la suppression progressive des remises tarifaires pour les dépôts de colis effectués dans les bureaux de poste situés près du destinataire final.

Cette initiative vise à encourager les consolidateurs à effectuer l’induction des colis dans des centres de tri plus éloignés, afin d’optimiser l’utilisation des actifs de traitement et de distribution du service postal. Néanmoins, cette approche a rencontré plusieurs obstacles. Jim Cochrane, PDG de l’Association des Expéditeurs de Colis, a souligné que le déplacement des colis vers des centres de tri situés en amont a engendré une congestion accrue du réseau de traitement. Cette « grille » de traitement a causé des retards et des problèmes de service persistants, nécessitant des efforts considérables pour les résoudre.

Les parties prenantes estiment que cette stratégie compromet la fiabilité des livraisons et génère des coûts supplémentaires. Elles préconisent une réorientation vers des dépôts de colis plus proches des destinataires finaux, déléguant le transport et la gestion intermédiaire à des entreprises privées spécialisées. Cette approche permettrait de mieux exploiter les atouts du service postal en matière de couverture nationale tout en s’appuyant sur l’efficacité des partenaires privés pour la gestion des volumes intermédiaires.

Comment les changements affectent-ils les consolidateurs de colis ?

Les consolidateurs de colis, acteurs clés dans l’écosystème logistique, se retrouvent face à des défis significatifs suite aux réformes mises en place par le service postal. En supprimant les remises tarifaires pour les dépôts effectués près des destinataires finaux, l’agence a incité ces entreprises à transférer l’induction des colis vers des centres de tri plus centraux. Cette modification a pour objectif d’optimiser l’utilisation des infrastructures de traitement du service postal, mais elle a eu des répercussions non négligeables sur le fonctionnement des consolidateurs.

En effet, cette nouvelle configuration a entraîné une augmentation des volumes traités dans des centres de tri éloignés, ce qui a conduit à une congestion du réseau. Les consolideurs doivent désormais gérer des flux de colis plus importants et plus centralisés, ce qui complique la logistique et peut engendrer des délais supplémentaires. Cette situation a été décrite par Jim Cochrane comme une « grille » de traitement, créant des goulets d’étranglement qui nuisent à la rapidité et à l’efficacité des livraisons finales.

Face à ces difficultés, les consolidateurs appellent à une réévaluation des politiques tarifaires et à un retour à des pratiques plus flexibles concernant les dépôts de colis. Ils suggèrent que le service postal privilégie une distribution des colis plus décentralisée, permettant ainsi une gestion plus fluide et moins coûteuse des livraisons du dernier kilomètre. Cette démarche vise à préserver la viabilité économique des consolidateurs tout en assurant une qualité de service optimale pour les destinataires finaux.

Quel est le rôle du nouveau chef de la poste, David Steiner ?

L’arrivée de David Steiner à la tête du service postal marque un tournant potentiel dans la stratégie de l’agence. Ancien PDG de Waste Management et membre du conseil d’administration de FedEx, Steiner apporte avec lui une riche expérience dans la gestion des grandes organisations logistiques et une perspective axée sur l’efficacité opérationnelle. Son mandat débute ce mois-ci, à un moment où l’agence cherche à stabiliser ses finances et à répondre aux critiques relatives au plan de restructuration en cours.

Steiner est attendu pour effectuer une évaluation complète des initiatives actuelles, y compris le plan « Delivering for America ». Son expertise en gestion des flux logistiques et en optimisation des réseaux de distribution sera cruciale pour identifier les ajustements nécessaires afin de garantir une performance améliorée sans compromettre la qualité de service. Les parties prenantes espèrent qu’il saura équilibrer les impératifs financiers avec les besoins opérationnels, en trouvant des solutions qui soutiennent à la fois les consolidateurs et les objectifs de l’agence.

En outre, Steiner devra naviguer dans un environnement politique complexe, où les attentes des décideurs législatifs et les pressions du marché sont élevées. Sa capacité à communiquer efficacement avec les différentes parties prenantes et à instaurer une vision claire pour l’avenir du service postal sera déterminante pour son succès. Les premiers mois de son mandat seront cruciaux pour instaurer la confiance et montrer des signes concrets de progrès dans la restructuration de l’agence.

Quelle est la position des acteurs concernant la modernisation du service postal ?

Les acteurs du secteur postal reconnaissent l’urgence de moderniser les opérations du service postal, mais insistent sur le fait que cette modernisation doit se faire sans sacrifier les principes fondamentaux de l’agence. Ils estiment que l’innovation et l’adaptation sont nécessaires pour répondre aux défis contemporains, tels que la baisse des volumes de courrier traditionnel et l’augmentation des services de livraison de colis.

Elena Spatoulas Patel, professeure assistante à l’Université de l’Utah et ancienne collaboratrice de la Commission de régulation postale, souligne que la modernisation doit être équilibrée. « Le service postal doit moderniser ses opérations tout en maintenant son réseau actuel, en garantissant la livraison du dernier kilomètre et en respectant son obligation de service universel, » explique-t-elle. Cette approche permettrait de répondre aux besoins numériques en croissance tout en préservant l’accessibilité universelle qui caractérise le service postal.

Les acteurs privilégient une approche centrée sur l’amélioration des infrastructures existantes plutôt que sur une restructuration radicale. Ils proposent une utilisation plus efficiente des technologies avancées pour optimiser les processus de tri et de livraison, tout en renforçant les partenariats avec les acteurs privés pour couvrir les segments intermédiaires de la chaîne logistique. Cette stratégie vise à maximiser les ressources disponibles et à minimiser les disruptions pour les clients finaux et les partenaires de l’agence.

Pourquoi la privatisation est-elle rejetée par les parties prenantes ?

La privatisation du service postal a été évoquée comme une solution possible pour résoudre les problèmes financiers et opérationnels de l’agence. Toutefois, cette proposition a été fermement rejetée par de nombreux acteurs du secteur, qui mettent en lumière les risques associés à une telle transformation. Parmi les principales préoccupations, figure la perte possible de l’obligation de service universel, garantissant un accès postal à tous les citoyens, indépendamment de leur localisation géographique.

Brian Renfroe, président de la National Association of Letter Carriers, affirme que la privatisation pourrait mettre en péril la mission fondamentale du service postal. « Privatiser le service postal pourrait réduire l’accès aux services dans les zones rurales ou peu peuplées, ou encore entraîner une augmentation des coûts pour les consommateurs, » avertit-il. Cette crainte se fonde sur les expériences d’autres pays où la privatisation a souvent conduit à des difficultés financières persistantes en raison de la diminution des volumes de courrier traditionnel.

Elena Spatoulas Patel renchérit en expliquant que même dans les nations ayant privatisé leur service postal, les défis financiers persistent en raison de la baisse continue des volumes de courrier. « Le service postal doit moderniser ses opérations tout en conservant ses engagements vis-à-vis du public. La privatisation risque de compromettre cet équilibre, » affirme-t-elle. Ainsi, les acteurs préfèrent privilégier une réforme interne visant à améliorer l’efficacité et la rentabilité de l’agence sans en altérer la mission sociale.

Quelles sont les préoccupations liées à l’élimination des remises tarifaires ?

L’élimination progressive des remises tarifaires pour les dépôts de colis effectués dans les bureaux de poste proches des destinataires finaux est une mesure controversée du plan de restructuration. Michael Plunkett, président et PDG de l’Association for Postal Commerce, met en garde contre les conséquences potentielles de cette décision. Selon lui, cette suppression risque de décourager les expéditeurs de déposer leurs colis à des emplacements plus éloignés, entraînant ainsi une accumulation excessive de volumes au point d’origine.

Cette stratégie pourrait provoquer une congestion du réseau postal, particulièrement en juillet lorsque les nouvelles tarifications entreront en vigueur. Plunkett souligne la possibilité réelle d’un embouteillage massif, où les expéditeurs pourraient préférer abandonner leurs envois en une seule fois au lieu d’une distribution décentralisée. Cette situation pourrait non seulement compromettre la fiabilité des livraisons, mais également augmenter les délais de traitement des colis, impactant négativement la satisfaction client.

Les membres de l’association anticipent déjà les répercussions de cette politique et se préparent à faire face à une surcharge potentielle du réseau postal. Ils appellent donc à une révision des incentives tarifaires pour maintenir une distribution équilibrée des volumes de colis tout en évitant les goulets d’étranglement qui pourraient nuire à l’efficacité globale du service postal. Cette défense de la stabilité tarifaire vise à préserver la fluidité des opérations et à garantir une expérience utilisateur optimale pour les clients finaux.