Dans une supply chain, l’utilisation d’un VMI est nécessaire afin que tout vendeur puisse être approvisionné comme il se doit. C’est pourquoi de nombreuses entreprises ont actuellement recours à cette méthode de gestion des stocks.
Pour toute entreprise, la gestion des stocks est un poste de dépense majeur. Par conséquent, pour pouvoir réduire certains coûts y afférant, le volume des marchandises à faire tourner doit être maîtrisé. Sans quoi, des problèmes de disponibilité peuvent survenir à un moment donné. Voilà pourquoi, le Vendor-Managed Inventory est l’une des solutions qui résout le mieux ces soucis.
Qu’est-ce qu’un VMI ?
Un VMI ou « Vendor-Managed Inventory » est une méthode de gestion des stocks. Elle a été adoptée par de nombreux réseaux de chaînes d’approvisionnement, depuis les années 90. Cela, dans le but de gérer le niveau de leurs stocks d’une meilleure manière. Aussi connu sous l’appellation « méthode de réapprovisionnement continue » le VMI est un mode de gestion populaire que de nombreuses entreprises comme Amazon emploient actuellement.
Ce mode de gestion des stocks est un élément de la GPA ou Gestion Partagée des Approvisionnements. La GPA regroupe deux catégories principales de gestion des stocks : le VMI et le CMI.
Le VMI est une pratique qui octroie la gestion des approvisionnements au fournisseur dans une supply chain. Celui-ci bénéficie donc d’un droit de regard et de gérance sur les marchandises. Il peut être total ou restreint.
Toute entreprise utilisant un VMI accorde donc la liberté à son ou ses fournisseurs d’avoir accès à leurs données. C’est afin qu’ils puissent se charger du réapprovisionnement de leurs plateformes de vente.
Quant au CMI (Co-Managed Inventory), il permet à l’entreprise ayant besoin des services des fournisseurs de vérifier et de valider les infos liées aux commandes proposées par le fournisseur.
Application du VMI dans la supply chain
Le VMI est souvent vendue comme un service à part entière à une supply chain. C’est pourquoi, il est assez commun de penser qu’il s’agit d’une offre distincte que certains réseaux acquièrent en l’achetant. Or, ce n’est pas toujours le cas. Il faut un véritable consensus entre différents partenaires pour pouvoir le mettre en place.
L’application d’un VMI repose sur un principe. Celui de la commercialisation de produits directement dédiés à la vente. C’est-à-dire que ceux-ci sont tout de suite présents dans un point de vente. Les articles livrés en magasin sont directement mis en rayon. Aucun stock n’est gardé dans l’arrière-boutique. La gestion du stock incombe donc au fournisseur qui a pour mission de réapprovisionner les différents points de vente quand cela est nécessaire.
Pour pouvoir agir de la sorte, les données de stock, de ventes et de prévisions d’un groupe sont donc partagées entre les points de vente et les fournisseurs de ceux-ci afin qu’ils disposent d’un stock régulier. Les fournisseurs doivent alors faire preuve d’une grande organisation afin d’effectuer des livraisons en temps et en heure dans divers endroits. Cela nécessite donc de respecter un calendrier bien établi et des délais. Cette méthode permet aussi d’être au fait des retours clients. Son application est donc utile, afin de pouvoir livrer des articles remplaçant des produits défectueux ou endommagés.
Fonctionnement d’un VMI dans une supply chain
Dans une supply chain, il est possible que plusieurs opérations soient orchestrées simultanément. Par conséquent, le temps est un atout précieux qu’il faut utiliser à bon escient. C’est pourquoi l’emploi d’un VMI permet justement d’en gagner. C’est notamment grâce à un échange de données informatisé (EDI) efficace et à une gestion des commandes coordonnée, que chaque acteur d’une chaîne logistique peut prendre de bonnes décisions au bon moment.
Echanges de données
La mise en place d’un VMI facilite tout processus d’échanges d’informations. Et cela se déroule de la manière suivante :
Grâce à l’emploi de différents logiciels logistiques, les entreprises sont en mesure de transmettre des données à leurs fournisseurs via un système spécifique. Les avis préalables d’expédition ou les bons de commandes, sont par exemple des papiers qui montrent les données qu’il faut prendre en compte pour amorcer un processus de commande.
Grâce à ces flux d’informations, le VMI d’une supply chain applique alors des algorithmes permettant aux fournisseurs de mesurer et de déterminer la quantité de produits à fournir durant une période donnée. Ils devront alors les délivrer à une date précise, afin de répondre aux besoins des clients avec qui ils travaillent. Cette méthode permet également aux fournisseurs de faire des prévisions et de réaliser un inventaire de leurs propres stocks, afin de pouvoir le reconstituer si nécessaire.
Gestion des commandes
Quand un programme VMI est appliqué, le fournisseur a alors un aperçu en temps réel des stocks de l’acheteur. Il peut donc réagir en conséquence. C’est à lui de passer des commandes au nom de l’acheteur à un instant T et de faire en sorte qu’elles soient exécutées comme il se doit.
L’application d’un VMI implique généralement la gestion de tous les aspects de la chaîne d’approvisionnement. Cela comprend l’approvisionnement en matériaux et la surveillance des tendances du marché. Puis, au niveau des plateformes logistiques, la gestion du processus d’expédition de la marchandise est assurée par les 2 parties. Il est en effet nécessaire que la gestion des approvisionnements soit partagée, afin d’éviter tout litige.
Les différents avantages que le VMI apporte à la supply chain
L’emploi d’un VMI dans une supply chain présente de nombreux avantages. La réduction des stocks engendre une diminution de la surface occupée dans les entrepôts. Et cela permet aux entreprises de réaliser des économies en termes de coûts de stockage.
Puis, les fournisseurs qui connaissent la quantité de stocks dont les acheteurs ont besoin peuvent réagir rapidement aux fluctuations du marché de l’offre et de la demande. Cela permet de minimiser le risque de rupture de stock quand un produit spécifique est demandé. Et cela permet de réduire les surplus de stock dans certains entrepôts. Tout est une question d’organisation.
De même, cela permet aussi aux fournisseurs de se restructurer et d’améliorer leurs services en termes de livraison des marchandises, afin de fournir de meilleures prestations. En effet, il est important pour ces prestataires de faire durer leurs partenariats. Sans quoi, leur existence sur la scène internationale serait menacée.
Sinon, l’application d’un VMI permet de simplifier les étapes de planification et par la même occasion d’alléger le travail des supply chain managers et de leurs équipes. Et cela, c’est grâce à l’automatisation du processus de commande. En effet, un système VMI basé sur des échanges EDI est constitué d’une machine learning qui s’adapte en permanence en fonction de l’évolution des besoins de l’entreprise. Cela permet donc de réduire drastiquement l’apparition de certaines anomalies.
Les limites du VMI dans une supply chain
Toutefois, il s’avère que dans l’environnement commercial d’aujourd’hui, une parfaite maîtrise de la gestion des stocks est un objectif encore loin d’être atteint. Or, c’est essentiel afin de garantir la rentabilité de toutes les entreprises. Le fait de réduire ou d’augmenter une production est un défi. Voilà pourquoi l’utilisation d’un VMI dans une supply chain présente alors des limites.
La disponibilité des marchandises
Assurer la disponibilité des articles en toutes circonstances est une priorité. Il faut toujours disposer de matières premières pour la production et de produits finis pour la vente. Cependant, cette cadence est compliquée à maintenir en permanence, en raison de plusieurs facteurs.
En effet, si dans des pays producteurs, des embargos surviennent ou que des catastrophes naturelles empêchent l’acheminement de certaines marchandises. Les entreprises qui les auront commandés et qui emploient la méthode VMI se retrouveront alors privées de stocks durant un laps de temps indéterminé. Et cela a un impact hautement négatif sur la satisfaction client.
La communication
Puis, la communication et la confiance entre vendeur et fournisseur doit aussi être parfaite. Si ce n’est pas le cas, toute entreprise employant un VMI peut se retrouver avec un surplus de stock ou subir une rupture de stock. Cela peut survenir du jour au lendemain, sur décision d’un fournisseur. En effet, étant donné que le contrôle de la chaîne logistique est détenu par ce partenaire, c’est parfois au détriment du vendeur.
Celui-ci peut en effet décider quelles quantités sont livrées ou non. Il n’est donc pas pratique d’utiliser un VMI, car un fournisseur a alors la mainmise sur le réapprovisionnement complet ou partiel de la supply chain.
Le matériel
Ensuite, les limites matérielles sont aussi susceptibles d’être un frein dans la mise en œuvre d’un VMI. En effet, pour mieux communiquer, il faut se doter d’outils performants. Et, s’ils présentent des dysfonctionnements, cela peut vite engendrer des problèmes.
Ceux-ci peuvent alors avoir des conséquences à court, moyen ou long terme en fonction de leur ampleur. En effet, il en faut peu pour produire un effet domino sur l’ensemble des opérations de la supply chain.
L’éviction totale du risque financier
Pour finir, il est difficile d’empêcher totalement l’apparition de tout risque financier dans une supply chain même en utilisant un VMI. Et cela, parce que le fait de détenir trop de stocks entraîne toujours un surcoût de stockage que l’acheteur doit prendre en charge.
Et du côté des fournisseurs, le risque financier n’est pas écarté si des situations particulières les obligent à employer leur stock de sécurité. Quand cela se produit, les fournisseurs doivent alors puiser dans leur trésorerie afin de produire les biens ou les services demandés par les acheteurs.