Kuehne+Nagel a reçu une première livraison de 23 porteurs électriques Renault Trucks qui seront utilisés pour des services de transport routier en France. À cette occasion, Xavier Léger, directeur général Road Logistics chez Kuehne+Nagel France, a accueilli Christophe Martin, directeur général de Renault Trucks France sur le site de messagerie de Villefranche-sur-Saône pour une cérémonie de remise des clés. Le point avec Sandra Fritsch, Directrice HSE & Audits chez Kuehne+Nagel.
En quoi consiste cette collaboration avec Renault Trucks ?
Kuehne+Nagel et Renault Trucks se sont engagés à contribuer aux objectifs mondiaux de neutralité carbone en se fixant des objectifs validés par l’initiative Science Based Target (SBTi). Ainsi, Kuehne+Nagel a annoncé son intention d’augmenter le nombre de véhicules électriques qu’il exploite afin d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2 pour 2030. Une étape qui prépare l’entreprise à l’interdiction faite aux véhicules les plus polluants d’entrer dans les villes françaises.
Quant à Renault Trucks, leader de la mobilité électrique en France, il a engagé une transformation de l’ensemble de son entreprise et de son offre, avec notamment l’électrification de toutes ses gammes de véhicules. Le constructeur poursuit l’ambition de réaliser 50 % de ses volumes avec des véhicules électriques à horizon 2030. Dès 2040, Renault Trucks ne commercialisera plus que des camions 100 % sans énergies fossiles.
Dans la configuration choisie par Kuehne+Nagel, les 23 Renault Trucks E-Tech D de 16 tonnes, disposent d’une capacité de chargement de 18 ou 21 palettes, ils sont équipés de cinq packs de batteries de 66 kWh pour une autonomie de 235 km en une seule charge, en fin de vie du véhicule.
Ces camions électriques, qui seront affectés à huit sites Kuehne+Nagel en France, parcourront en moyenne 180 km par jour, permettant au transporteur une réduction annuelle de ses émissions de CO2 de 730 tonnes. Pour une sécurité accrue du conducteur et des usagers de la voie publique, Kuehne+Nagel a choisi d’équiper chaque camion électrique de deux caméras et de quatre capteurs.
Comment percevez-vous cette livraison de 23 camions électriques ?
À l’instar de Renault Trucks, nous avons une vraie responsabilité dans le secteur du transport en matière de décarbonation. Notre objectif est lancer une démarche, de faire des petits pas vers une transition énergétique… qui n’est pas facile à mettre en place. Nous souhaitons réduire de 33% nos émissions de CO2 à horizon 2030 (en partant de 2019). Pour cela, les discours doivent se transformer en actes. Si des défis technologiques demeurent pour assurer la transition bas carbone du transport longue distance, Kuehne+Nagel se mobilise et emploie déjà une soixantaine de camions roulant aux huiles végétales hydrotraitées (HVO). Ces technologies de transition permettent déjà de réduire les émissions de carbone du transport routier jusqu’à 83 % selon l’ADEME.
Maintenant, nous allons tester les 23 camions électriques avec l’idée de vérifier que cela puisse être opérationnel et efficace. Un des gros problèmes, c’est l’autonomie, en l’occurence 200 km. Pour rappel, nous sommes au coeur du métier de la messagerie, avec 56 agences en France. Or, nos véhicules électriques sont positionnés pour assurer les derniers kilomètres. Ne pas oublier que les technologies évoluent très vites et la prochaine génération des camions Renault ira aussi plus loin en termes d’autonomie.
Notre volonté est de mettre en place un mix énergétique avec l’usage du HVO qui nous permet d’avoir plus d’autonomie mais qui n’est pas adapté pour les centres-villes. À nous de trouver le bon équilibre entre les technologies disponibles.
Quelle est votre position, votre analyse sur cette feuille de route de décarbonations au regard de l’expérimentation que vous faites ?
Je pense que chacun doit jouer son rôle dans cette transition. Or, cette collaboration avec Renault représente un premier pas très concret. D’un autre côté, pour confirmer les décisions politiques et les volontés d’aller vers la décarbonation, des réponses pragmatiques et concrètes doivent être apportées qui ne peuvent venir que du couple constructeur-opérateur. Renault a envie d’avancer, nous avons envie d’avancer sachant que nous servons des clients qui ont aussi des politiques RSE. En tant que sous-traitant de scope 3, il faut aussi qu’on propose à nos clients des débuts de solution.
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