Avec l’évolution du mode de consommation des Français, le secteur alimentaire connaît une forte progression de ses colis. En première ligne face à nouvelle tendance, Chronofresh contribue à développer ce secteur. Le point avec Christophe Desgens son président.
Pouvez-vous présenter Chronofresh en quelques mots ?
Lancée en 2015, Chronofresh propose un service de livraison express alimentaire pour les professionnels et les particuliers. Nous transportons des produits frais et surgelés sous température dirigée (huîtres, paniers de fruits/légumes, fromages, viandes…). Près de 30.000 colis par jour sont traités avec des pics d’activité qui dépassent les 50.000 colis. La crise du Covid-19 en 2020 a marqué une accélération du marché de la livraison des produits alimentaires BtoC avec une progression des livraisons à domicile de plus de 100 %.
Comment expliquez-vous le boom des colis alimentaires ?
La crise du Covid-19 en 2020 a marqué d’une part une accélération du marché de la livraison des produits alimentaires BtoC avec une progression des livraisons à domicile de plus de 100 %.
Par ailleurs, plusieurs vecteurs de développement s’entrecroisent. Celui du “Direct producteur” d’une part. De nombreux producteurs ont en effet eu l’opportunité d’augmenter leur zone de chalandise via nos prestations. Les producteurs peuvent non seulement viser l’ensemble du territoire français, mais ils peuvent également attaquer l’Europe à travers certains pays (Italie, Espagne…).
En outre, le business des box alimentaires a également provoqué ce boom des colis. Via un abonnement, le client reçoit toutes les semaines des plats préparés ou bien des ingrédients adéquats pour préparer les repas à l’aide de recettes. Longtemps cantonné à Paris, ce service a pu s’étendre à l’ensemble du territoire français aussi bien urbain que rural. Nous avons bien-sûr joué un rôle essentiel à cette “expansion”.
Sur le plan BtoB, nous assistons à une transformation des canaux de distribution. En effet, des petites surfaces alimentaires se développent dans les centres villes, avec la présence de chambres froides. Ainsi, la fréquence de livraison a fortement augmenté et nous devons y répondre en faisant preuve de “finesse” d’un point de vue logistique puisque les contraintes liées (stationnement limité, restriction des accès aux centres villes, etc.), sont accrues. Si on devait résumer, l’alimentaire est passé de l’ère de la palette à celle du colis !
Comment s’organise la supply chain de Chronofresh ?
Nous disposons de 90 sites en France et 2 hub dédiés. Notre organisation est somme toute classique : présence d’agents de collectes et de livraisons qui vont gérer les colis auprès des chargeurs. Le principe étant de concentrer les flux sur un des deux hub afin de mutualiser nos liaisons d’acheminements. L’étape suivante est traitée par les agences de destinations qui vont préparer les tournées afin d’assurer les livraisons des produits frais ou surgelés.
Un des aspects différenciants de notre activité est de maintenir la chaîne du froid. Deux modèles existent. Un adapté aux zones rurales avec le développement de box isotherme certifiée ATP garantissant un coefficient d’isothermie minimal. Des véhicules standards sont équipés de plaques de glace pour la tranche 0 à 4°C et de la carboglace pour le surgelé afin de descendre jusqu’à – 18°C. Ce modèle est mutualisé avec Chronopost ce qui permet d’obtenir non seulement des coût compétitifs, mais également d’avoir une approche vertueuse sur notre empreinte carbone. On évite ainsi de mette sur la route des camions frigo qui consomment plus et qui ne seront pas optimisés.
Le second modèle, en ciblant les zones urbaines, est cette fois-ci dédié. Les livraisons sont assurées par des véhicules spécialisés à températures dirigées. Progressivement, nous passons d’un mode mutualisé à celui davantage spécialisé, non seulement sur les véhicules utilisés mais également sur les bâtiments. En effet, ces-derniers disposent de plus en plus de mètres carrés sous températures dirigées.
Quid de la question développement durable chez Chronofresh ?
Grâce à notre organisation mutualisée nous contribuons à réduire l’impact du maintien de la chaîne du froid. Sur la partie dédiée, contrairement à Chronopost, il n’est pas possible actuellement d’utiliser des véhicules électriques sous températures dirigées en raison des contraintes économiques et de fiabilités sur ce type de transport. En attendant de trouver le bon modèle économique avec l’électrique, nous investissons massivement sur l’énergie du gaz GNV. Certes ce n’est pas l’idéal, mais cela reste mieux que le diesel traditionnel.
Quant à nos bâtiments logistiques, nous travaillons sur l’énergie renouvelable. Par exemple, lorsqu’on produit du froid, on produit en parallèle de la chaleur. Or nous récupérons cette dernière pour réchauffer nos dalles surgelées. L’objectif étant de disposer à court et moyen terme de bâtiments qui visent l’autonomie énergétique.
Sur le même sujet :
Carrefour s’appuie sur FM Logistic pour ses livraisons à Nantes
La livraison du dernier kilomètre : ce qu’il faut comprendre