Nouvellement nommé président du Club Déméter Logistique Responsable, Grégory Debuchy souhaite renforcer la collaboration entre les membres, tout en visant l’implication de nouveaux industriels et assurer l’attractivité du secteur en favorisant notamment des solutions environnementales.
Vous êtes le nouveau président du Club Déméter Logistique Responsable. Quelles sont vos impressions ?
Je vais œuvrer dans la continuité de Thierry Allègre, au terme d’un mandat de six ans. Une période durant laquelle les valeurs et le dialogue constructif au sein de l’association ont permis la concrétisation de nombreux projets et le renforcement de la collaboration entre ses membres dans un contexte inédit. Pour rappel, ce club représente la seule plateforme en France, qui a vocation à expérimenter. Autrement dit, le Club Déméter permet aux distributeurs, aux prestataires, aux industriels de venir travailler ensemble et dire « On va mettre en place des pilotes, testons-les ensemble sur un périmètre total ». Il s’agit du hyper pragmatique présent depuis l’origine du club.
J’ai également accepté de prendre présidence parce que je suis le dernier aujourd’hui dans l’entourage du club, à avoir été présent le jour de sa création. J’en profite également pour remercier les membres actuels du conseil d’administration pour leur confiance, à commencer par Thierry Allègre.
Quelles sont vos ambitions à la tête du Club Déméter ?
J’en vois 4. La première est de donner un nouveau souffle à Déméter en attirant spécifiquement des industriels. Le collège distributeur est très représenté, indem avec les prestataires, mais on souffre un peu du manque d’industriels puisque les tests viennent de cet univers.
Ma deuxième ambition porte sur la livraison du dernier Km et notamment en fonction des JO en 2024 sur Paris. Les livraisons en centre-ville, les livraisons de nuit, les livraisons sans bruit, les livraisons avec du matériel électrique… toutes ces sujets doivent être abordés, avec notamment une question : comment est-ce qu’on va être capable de maintenir la chaîne d’approvisionnement sans pouvoir circuler deux jours avec les JO ? Nous travaillons déjà avec la mairie de Paris (qui est dans le club) et l’ADEM pour trouver des solutions d’ici 2024.
Le 3ème grand sujet porte sur le rayonnement et l’attractivité de nos métiers. De nombreux secteurs (industriels, prestataires, grande distribution, etc.) sont à la recherche de talents et nous devons donner une image encore plus positive de notre métier. De montrer qu’il y a des métiers intéressants, qu’on peut y faire des parcours, qu’on peut faire des carrières. Je pense aussi également à l’attractivité des femmes ou le parc chauffeur en France qui est historiquement masculin.
Enfin sur la partie environnementale, nous devons trouver encore et toujours des solutions différentes qui visent la sobriété en carbone. De nombreux efforts sont réalisés mais de manière trop individuelle. Il faut désormais porter nos efforts ensemble pour aller chercher de nouveaux paliers aidés par de nouvelles technologies matériels ou sur les carburants. À nous de les expérimenter ensemble pour influencer la réglementation et les normes de demain.
Sur ces aspects environnementaux et de développement durable, quelles sont selon vous les pistes d’amélioration que vous allez essayer de suivre ?
Si on aborde ces sujets avec une réflexion globale, nous sommes capables de faire différemment. Exemple sur la densification et le remplissage des camions pour lesquels le vide est encore trop présent. Nous devons également agir ensemble sur l’aspect multi modal avec le train ou les fleuves qui ne sont pas assez utilisés. Les transporteurs n’hésitent plus à avoir dans leurs flottes des modèles électriques, etc.
Comment allez-vous concilier votre rôle au sein de Ferrero (directeur du service Supply chain) et celui de président de Déméter ?
Je pense que les deux sont très liés. Ferrero a été membre du club depuis très longtemps, sachant que j’étais déjà au conseil d’administration depuis 3 ou 4 ans. Ce poste de président va dans la continuité de mon engagement. Ferrero a aussi pris beaucoup d’engagement sur l’environnement puisque le groupe s’est projeté un objectif de -43% d’ici 2030 de rejet carbone. C’est énorme et c’est au-delà de ce que j’entends généralement. Donc ça fait partie de l’ADN de mon entreprise aujourd’hui. Mais il est vrai que je devrai passer un peu plus de temps sur l’extérieur tout en comprenant des enjeux un peu différents. Le mode associatif n’est pas le même qu’un mode d’entreprise.
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