En novembre dernier, la Commission Européenne a proposé une nouvelle législation visant à limiter le vide dans les cartons d’emballage. Une mesure incitative qui vaut de l’or, tant d’un point de vue écologique qu’économique. Une tribune signée Dominique Fabre, Responsable du Développement Commercial de Sparck Technologies France.
Ils sont de plus en plus nombreux à être présents sur les réseaux sociaux. Des publications réalisées par des internautes effarés de recevoir des cartons d’emballage deux à trois fois plus grands que le produit commandé. Un gâchis écologique qui ne passe plus auprès de consommateurs hyper-connectés, de plus en plus conscients de l’impact environnemental de leur achat en ligne. Si la problématique des emballages surdimensionnés n’est pas nouvelle, les vidéos publiées en ligne ont amplifié le phénomène poussant les industriels et e-commerçants, déjà conscients du problème et de son impact sur la satisfaction clients, à accélérer la mise en place de solutions d’emballage sur-mesure plus respectueuses de l’environnement.
En moyenne, près de 180 kg de déchets d’emballage sont produits par an et par habitant selon la Commission Européenne. Une production qui pourrait encore augmenter de 19% d’ici 2030, si aucune mesure n’est prise. Pour encourager les entreprises à enrayer le problème, celle-ci a proposé en novembre l’adoption d’un nouveau règlement dont l’un des objectifs est de limiter la taille des emballages du e-commerce et de réduire à 40% maximum l’espace vide présent dans les colis. Si la législation est avant tout incitative, elle pourrait bien valoir de l’or à qui veut bien l’adopter.
En effet, dans ce contexte de forte inflation des matières premières et des coûts des énergies, conditionner et transporter des marchandises revient de plus en plus cher. Il y a donc un intérêt économique évident pour les entreprises de produire des colis d’expédition mieux dimensionnés à leur contenant.
Tout d’abord, dès leur conception : la suppression de l’air permet de réaliser des gains de matière substantiels sur les cartons, ainsi que sur tous les éléments de calage sécurisant les articles (papier, plastique…). En moyenne, un colis deux fois plus petit représente l’équivalent de 20 à 25% d’économie de matière. En aval, supprimer le vide des cartons permet une meilleure optimisation des volumes d’expédition des camions avec pour conséquence directe la diminution de leur nombre sur les routes.
Des choix économiques qui ont également un impact écologique fort. Chaque mètre carré de carton économisé c’est autant d’émissions de CO2 qui ne seront pas rejetées dans l’atmosphère, là encore tant au niveau de sa conception que de son transport.
Produire des colis sur-mesure, adaptés à la dimension de chaque produit, ne peut ainsi avoir qu’un impact positif pour tout le monde : l’industriel, le consommateur et la planète. Si la nouvelle législation permettra certainement une plus grande sensibilisation de ce phénomène qui circule désormais sur Internet, la problématique du vide dans les emballages doit être traitée dès à présent par les acteurs du secteur. Pour que le carton entre dans l’ère de l’écoconception, pour le plus grand bien de tous.
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