Ne représentant plus que 9% du trafic, le fret ferroviaire en France nécessite un plan de redressement. Les objectifs de croissance dans ce secteur sont maintenant fixés, en raison de l’évolution de la concurrence par rapport au transport routier.
L’État français et les acteurs économiques du secteur ferroviaire travaillent sur la concrétisation des mesures permettant de rétablir le transport de marchandises sur rails. Voici ce qu’il en est.
Fret ferroviaire en France : un projet de loi sur l’orientation des mobilités
Alors que durant plusieurs décennies, le transport de passagers était la seule raison pour laquelle les français utilisaient leurs trains. La France désire aujourd’hui remettre les rails à profit. Cela, afin de pouvoir acheminer des marchandises d’un bout à l’autre de l’hexagone. Si le fret ferroviaire n’est actuellement employé qu’à 9 % de ses capacités. Le gouvernement français et de nombreuses entreprises ont pour projet de redonner un nouveau souffle aux trains de marchandises.
En 2019, le projet de loi d’orientation des mobilités ou LOM a été présenté et examiné par le Parlement français. Son étude a montré que bien des députés souhaitent maintenant que le fret ferroviaire revive. La France possède en effet de nombreux axes exploitables. De plus, ce mode d’acheminement des marchandises est moins polluant. Par conséquent, un emploi mieux encadré des trains permettrait également de parvenir à la décarbonation des transports, en plus de réaliser l’objectif zéro carbone d’ici 2050. Le gouvernement français a alors élaboré une stratégie pour que le fret ferroviaire se développe sur le territoire.
Tout un travail de concertation
Après la promulgation de la LOM lors du 24 décembre 2019, différentes mesures à entreprendre ont fait l’objet d’un tri. De même qu’un travail de synthèse et d’organisation ont été fait afin d’étayer la stratégie nationale visant à redresser le secteur ferroviaire français. Toutes les propositions ont été étudiées. Cela, afin d’en tirer des objectifs à atteindre et établir un calendrier n’omettant aucun leviers d’action. Ceux-ci pourraient en effet être mis à contribution par les pouvoirs publics ou les acteurs du secteur ferroviaire.
Des intervenants tels que le Conseil d’orientation des infrastructures ou COI ont également pris part à ces concertations. En plus d’avoir regroupé les acteurs ayant fait part des enjeux que représente l’usage des lignes de trains françaises. L’association de leurs idées a permis de renforcer le fait que les objectifs visant à remanier le fret ferroviaire en France est une priorité. Et, qu’il faut mobiliser toutes les parties prenantes. Cela inclut : les chargeurs, les agents de fret et les collectivités territoriales.
Un redressement progressif du fret ferroviaire en France
Toute amélioration programmée est à effectuer étape par étape. Et la majorité des acteurs concernés par le fret ferroviaire en France s’accordent à dire qu’il faut d’abord rénover le matériel actuel. Ce n’est que par la suite qu’il faut développer et amplifier l’utilisation des trains.
La participation de tous les acteurs
Ce sont principalement les tenants de la logistique et du transport ferroviaire qui dirigeront les opérations liées au développement de ce secteur. Soutenus par le Ministère des transports, l’Alliance 4F ou Fret Ferroviaire Français du Futur, la SNCF et l’Association professionnelle des chargeurs (AUTF) travaillent normalement sur un pied d’égalité.
Sauf que l’Alliance 4F a établi un plan de relance comprenant 30 propositions d’actions regroupées en 10 axes. Ce document visait notamment à accentuer l’impact des trains dans le domaine du transport combiné. Mais il a été repris par l’Etat pour raffermir la loi Climat et Résilience.
Impliquant également les autorités territoriales de France, la mise en place d’un meilleur fret ferroviaire doit tenir compte de leurs besoins. C’est pourquoi, une enquête a été réalisée par la DREAL dans le Grand Est en septembre 2020 sous les ordres de l’administration centrale. Des informations concernant les actions à mener dans l’immédiat et les défis à relever ont été recueillies. Ce qui fait que le rapport présenté par la DREAL liste les enjeux identifiés dans la Région.
Signature lors de la SITL
Afin d’accélérer la mise en place des mesures décrites dans le texte de la Stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire a été rendu public le 13 septembre 2021. Lors de la tenue du salon SITL, Mr Jean-Baptiste Djebbari, Ministre délégué chargé des Transports a formalisé l’engagement de tous les acteurs du secteur ferroviaire. Et un Pacte pour le développement du fret ferroviaire fut signé ce jour-là.
Devant une assistance composée des leaders de l’industrie ferroviaire française (SNCF, AUTF, Alliance 4F) l’ampleur de cette signature oblige désormais le gouvernement et les industriels à agir. Des actions devront être effectuées dès l’arrivée des marchandises dans les ports de France. Leur manutention devra être améliorée grâce à des procédés logistiques innovants. Et un comité de suivi devra surveiller les réalisations accomplies.
Les objectifs à atteindre
Une augmentation de 18% de la part modale du fret ferroviaire en France est attendue d’ici 2030. Et à plus long terme, l’État français cette part devrait être de 25 % à l’horizon 2050.
Cependant, afin d’atteindre cet objectif, la Stratégie nationale pour la croissance du fret ferroviaire français doit appliquer les 72 mesures validées par la LOM. Et leur mise en place doit pouvoir répondre à des enjeux économiques et écologiques majeurs.
Le fait d’assurer l’accessibilité des services et la pérennité du modèle économique des transporteurs ferroviaires est le premier point à garantir. Le fait de disposer d’une meilleure qualité des services fournis par la SNCF est le second. Le renforcement des infrastructures ferroviaires sur l’ensemble du territoire est la troisième des priorités. Et le quatrième enjeu est de mieux coordonner les opérations avec les secteurs portuaires et fluviaux.
Les axes et les orientations à entreprendre pour le fret ferroviaire en France
Globalement, la restauration du fret ferroviaire en France s’impose afin que l’économie du pays en bénéficie. Toutefois, cette reconstruction doit être organisée comme il se doit. Sinon l’amélioration de la gestion des lignes actuelles serait compliqué. De même que l’exploitation de leur plein potentiel et l’entrée des trains français dans l’ère de l’innovation. De ce fait, il est important de tenir compte des axes suivants.
Un mode de transport devant être attractif, fiable et compétitif
Le premier axe pouvant optimiser significativement l’essor du fret ferroviaire français, c’est le fait d’améliorer la qualité des services proposés par les compagnies de transport. Un bon service clientèle constitue souvent la clé de la réussite. Par conséquent, cela nécessite une application rigoureuse de bonnes pratiques que les dirigeants des lignes ferroviaires doivent mettre en place.
Et au bout de ces démarches, la réorganisation du réseau ferroviaire français prendra tout son sens. Une meilleure gestion des trains de marchandises ou des trains de passagers se fait de bout en bout. La digitalisation des lignes est à effectuer progressivement. Il sera alors plus simple de parvenir à ce résultat. En plus des réseaux desservant les villes, ceux qui desservent les campagnes doivent aussi devenir plus attractifs. Cela renforcera la compétitivité du rail.
L’innovation à ne pas sous-estimer
Il est primordial de prioriser la connexion numérique des réseaux ferroviaires. Cela permet de gérer les trafics plus aisément. Voilà pourquoi l’innovation est un élément de développement à ne négliger sous aucun prétexte. La maîtrise des écosystèmes ferroviaires à distance permettrait même de réduire les émissions de carbone émis par les trains.
Et pour faire de cela une réalité, le gouvernement français aide les opérateurs de transport en leur allouant des sommes à verser dans la mise en œuvre de ces travaux d’envergure. Un investissement à hauteur d’un million d’euros s’impose, par exemple, dans le cadre du plan de relance du secteur ferroviaire. Et l’État disposerait au total d’une enveloppe de 170 millions d’euros jusqu’en 2024 pour soutenir les plans d’actions liés à cela.
Exploiter le potentiel de croissance du fret ferroviaire en France
Pour suivre, le fait de développer tous les segments de marché du fret ferroviaire en France est une stratégie logique. Cela permettrait aux trains de ne plus partir à vide. En ne laissant par exemple plus les espaces des wagons non utilisés, les transporteurs pourraient se servir de ces espaces afin de faire parvenir des colis. Il faut rentabiliser ces mètres carrés.
Le but étant d’augmenter les volumes de marchandises transportées par les trains. Ces mesures auront un impact significatif sur la croissance du secteur ferroviaire. Et celui-ci grandira encore plus en étant mutualisé avec le secteur du transport fluvial et maritime. Ainsi, le fret ferroviaire français n’aura rien à envier aux autres pays de l’Europe.
Modernisation et développement du réseau
Enfin, il faut effectuer un investissement d’ampleur afin de redresser l’ensemble du réseau ferré national. Les machines sont notamment les premiers outils devant jouir d’une remise à neuf. Il faut donc moderniser tous les modèles de trains. Ainsi, les compagnies n’auront plus à utiliser le diesel comme carburant. Il s’agit d’une source d’énergie qui pollue grandement l’atmosphère.
Mais les infrastructures dédiées aux opérations logistiques de chargement de marchandises doivent aussi faire l’objet d’une rénovation. Il est important de développer l’existant en y apportant des changements novateurs. De cette manière, il est plus aisé de régénérer le fret ferroviaire en France en lui donnant de nouvelles capacités.