Le transport ferroviaire, comme plusieurs autres secteurs du transport, est concerné par la décarbonation. Cela implique que le fonctionnement des grandes machines sur rails doit subir de nombreuses modifications.
Les objectifs de sobriété énergétique fixés par la Commission européenne en 2050 doivent être atteints. Et l’usage de nouvelles énergies de traction est vivement attendu dans le secteur du transport ferroviaire afin qu’une décarbonation soit engagée. Voici ce qu’il en est.
Le rôle du transport ferroviaire dans l’industrie
Le fret ferroviaire permet d’acheminer plus efficacement les marchandises depuis les plateformes logistiques situées en bord de mer. C’est une solution pratique, car des wagons peuvent transporter d’énormes quantités et de grands volumes de produits en un coup.
Et le fait de recourir au portage de marchandises par train permet également de réduire le nombre de poids lourds sur les routes. Selon des études, les trains n’émettent qu’¼ de CO² en faisant un trajet. Ils sont donc généralement moins polluants par rapport aux véhicules routiers s’ils parcourent la même distance.
C’est en raison de cet aspect écologique qu’il s’agit d’un des moyens les plus sûrs pouvant véhiculer des biens rapidement à travers un territoire. Puis, à chaque gare, les marchandises peuvent aisément être redistribuées. Cela facilite le trafic multimodal de certains produits.
Décarbonation du transport ferroviaire : les travaux déjà effectués
Afin que la décarbonation du transport ferroviaire soit effective, les gouvernements européens soutiennent alors la mise en œuvre de nombreuses solutions.
Des trains 100 % électriques
La mise en place d’un réseau entièrement électrifié est l’une d’entre elles. Cette solution règlerait les problèmes de performance que les trains hybrides ont du mal à dénouer. Et cela permettrait de relier plus facilement des villes et villages. Cependant, cela nécessite un investissement massif de construire et de rénover les installations ferroviaires présentent sur tous les territoires d’Europe.
Pour être accompli, ce projet ambitieux doit donc être étiré dans le temps. Ce qui demanderait peut être la révision de l’année butoir établie par la Commission européenne. De plus, les structures à modifier doivent être rigoureusement sélectionnées. En ce sens, les ports et les principaux terminaux européens sont alors les premières infrastructures concernées.
Suppression du matériel roulant au diesel
Pour suivre, pour qu’une décarbonation totale du réseau européen soit concrète, tous les moteurs diesel doivent être convertis. D’ici 2040, la suppression définitive de l’usage du diesel est l’objectif de tous les pays de l’Union. Ainsi, un changement significatif sera tangible dans le paysage économique de L’UE car, selon des données, 90 % du fret ferroviaire en service fonctionne actuellement grâce au diesel.
Or, cette solution demande également de nombreux investissements. C’est pourquoi, de nombreux programmes sont actuellement présentés aux sociétés, comme c’est le cas lors de l’appel à manifestation d’intérêt des sociétés lancé par l’ADEME. Celles qui désirent bénéficier d’aides ou d’un soutien à la transition écologique peuvent alors se mobiliser plus aisément.
Décarbonation des opérations dans les terminaux
En 3ème plan, les gouvernements européens songent à des solutions qu’il serait possible de mettre en place dans les différents terminaux où les marchandises sont acheminées. En effet, les opérations logistiques peuvent nécessiter l’emploi de diverses autres ressources (eau, électricité, emballages pour le conditionnement des marchandises).
Ces différents coûts sont parfois difficiles à supporter pour de nombreuses structures. Par conséquent, un remaniement du déroulement de ces opérations pourrait avoir un impact sur la décarbonation du transport ferroviaire. Des actions coordonnées permettent d’accomplir de nombreuses tâches. Ce qui faciliterait les allées et venues des trains.
Un moyen d’acheminement ayant fait ses preuves lors de la pandémie
Lorsque l’épidémie de covid-19 s’est déclarée en Europe en 2020 et que le transport ferroviaire de personnes a été stoppé net. Une grande partie du réseau européen s’est libérée. Et cela a permis aux trains de faire parvenir des denrées alimentaires et des fournitures médicales rapidement à travers le vieux continent.
Les services de fret ferroviaire express ont alors démontré leurs capacités. Ce qui a poussé les gouvernements européens à encourager les entreprises à recourir à l’usage des trains. Le marché du fret ferroviaire a donc connu un regain de popularité en Europe. Et les initiatives en faveur de l’exploitation de ce moyen de transport de marchandises se sont multipliées.
Exploitation par les grandes chaînes de distribution
De nombreux leaders de la grande distribution veulent à présent employer les trains afin d’approvisionner plus facilement leurs points de vente en Europe. En effet, un réseau ferroviaire comporte plusieurs ramifications. Il est alors relativement plus facile pour les supply chains européennes de recourir à cette solution. Plutôt que d’établir de nouveaux itinéraires afin d’atteindre des zones géographiques données.
Exploitation par les entreprises de livraison
Ensuite, les entreprises spécialisées dans le transport de colis et de paquets lourds ou légers y voient également un moyen efficace permettant d’acheminer des biens en moins de 24h. Sur des rails, il est impossible de faire face à des bouchons ou à des imprévus. Voilà pourquoi, de nombreuses sociétés européennes privilégient actuellement le transport ferroviaire.
Cependant, même si les trains engendrent moins de carbone que les remorques. Cela n’exclut pas le fait qu’ils ont un rôle à jouer dans la décarbonation des transports.
La SNCF, un acteur engagé dans la décarbonation du transport ferroviaire français
En France, la Société Nationale des Chemins de Fer français s’est évertuée à réduire ses émissions de carbone de plus de 50 % depuis 1990. Et aujourd’hui, le plus grand réseau de trains de France reste sur cette lancée. La moitié des trains employés sur les axes majeurs fonctionnent désormais grâce à l’électricité. Tandis que 40 % du trafic TER nécessite encore l’utilisation du diesel comme carburant.
Ces transformations ont été effectuées à la suite d’un constat. Les émissions de carbone générées par les trains de voyageurs et les trains de marchandises étaient l’une des grandes sources de pollution de l’air dans l’hexagone. C’est pourquoi, la compagnie se devait de moderniser ses convois.
Projets et améliorations en cours
Actuellement, la SNCF est de nouveau sur le point d’améliorer ses machines, car une décarbonation progressive du transport ferroviaire doit se faire en Europe. D’ici 2025, la compagnie prévoit de modifier le matériel existant en France. De cette manière, les trains régionaux pourront encore être exploités durant une vingtaine d’années. Et en parallèle, la conception d’un matériel neuf non alimenté par des combustibles fossiles sera en cours.
Concrètement, cela consiste à mettre un TER hybride sur les rails. Et selon la directrice de la filiale Technologies, Innovation et Projets de chez SNCF, le déploiement de ce projet est prévu en 2023. Mais de nombreux problèmes d’ordre technique sont encore à résoudre.
Alimentation et Sources d’énergie
En remplaçant 2 des 4 moteurs diesel d’un train par des batteries, elles doivent alors être alimentées par une source d’énergie viable sur le long terme. Et il s’avère que l’électricité, l’hydrogène ou un biocarburant à base d’huile de colza sont des sources d’énergie qu’il est possible d’employer. D’ailleurs, selon des essais déjà effectués, l’hydrogène et le biocarburant sont écologiquement fiables.
Sauf que l’autonomie de ces nouveaux trains doit encore être améliorée. Actuellement, ce n’est qu’à l’approche des zones urbaines que les batteries sont utilisées. Par conséquent, un travail sur le temps de recharge des batteries, leurs poids ainsi que sur leur puissance doit encore être effectué.
L’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’ADEME
Dans l’hexagone, les projets visant à la décarbonation du transport ferroviaire ont véritablement débuté depuis le 28 juillet 2021. C’est en effet la date à laquelle l’ADEME a lancé son appel aux sociétés intéressées. Le principe de cette démarche est simple à comprendre. Il s’agit de rendre le fret ferroviaire plus attractif et moins cher, que ce soit pour les particuliers ou les entreprises.
Pour que cela soit faisable, l’État français s’appuie sur 3 thématiques d’investissement. Les entreprises capables de s’investir dans la concrétisation de projets répondant entièrement à celles-ci jouiront d’un soutien financier non négligeable. Il faut alors qu’elles réinventent les trains de demain, en faisant en sorte qu’ils soient légers, connectés au réseau ferroviaire du pays et que les opérations de fret ferroviaire soient automatisées.
Les trains légers
L’exploitation et le renouvellement des lignes ferroviaires situées en dehors des grandes villes est un défi à relever. Pourtant, elles participent à la cohésion des territoires. C’est pour cette raison que les entreprises doivent maintenant s’évertuer à tisser un lien avec les régions et leurs collectivités.
Les acteurs économiques soucieux du développement des lignes de desserte fines devront donc concevoir des trains dits « légers ». Leurs tarifs doivent être moins élevés, vu que plus de voyageurs les emprunteront. Sans compter le fait que les éléments de voies et de signalisation dans les campagnes doivent aussi devenir plus sobres.
Des trains connectés et des opérations de fret automatisées
Puis, tous les trains de France devraient être connectés à un même réseau afin que les tours de contrôle sachent où ils se trouvent. De cette façon, il serait plus aisé de les localiser en temps réel et de les commander à distance.
Pour finir, en digitalisant complètement les opérations à effectuer sur des trains, il serait plus facile de gérer les espaces et les quantités de marchandises transportées. Ainsi, les manœuvres qui prennent du temps à exécuter, peuvent être terminées rapidement. De ce fait, un recours à la digitalisation permet de trouver des solutions plus rapidement afin de démêler des problèmes logistiques.