Acteur de la transition énergétique du secteur fluvial, VNF a mené au 2e trimestre 2023 le premier test significatif en France pour évaluer précisément l’efficacité de l’utilisation du HVO-UCO (huiles végétales usagées hydrotraitées). L’établissement public a ainsi mobilisé sa vedette de service équipée d’un moteur représentatif du parc fluvial actuel.
Cette campagne de mesures s’inscrit pleinement dans la continuité des nombreux projets et initiatives mis en place par VNF pour accompagner le secteur dans le défi de la transition écologique et lui permettre de renforcer sa performance écologique.
Les résultats montrent que le recours au HVO permet dans certaines conditions de rejeter moins de polluants locaux et de particules fines que le GNR (gazole non routier) et GTL (gaz to liquid). Au-delà de ses vertus en matière de très fortes diminutions des GES (gaz à effet de serre), ce carburant bio-sourcé voit ainsi ses performances environnementales confirmées.
Globalement, le HVO affiche des niveaux d’émissions inférieurs à ceux du GTL et du GNR (cf données chiffrées en annexes) :
– Pour les niveaux d’émissions de monoxyde de carbone, de THC et de NOx, avantage marqué du HVO sur le GTL et le GNR à bas et moyen régimes du moteur ;
– Pour les émissions de particules :avantage du HVO de plus en plus net sur le GTL à mesure que le moteur monte en régime. Performances du HVO similaires à celles du GNR quel que soit le régime du moteur (à bas, moyen ou haut) ;
Ainsi, le HVO se présente comme un carburant idéal pour naviguer en zone urbaine où la vitesse est réduite, notamment pour les bateaux-promenade ou la logistique urbaine.
Équipée d’une motorisation thermique ancienne génération, la vedette VNF « Le Rhône » a été mobilisée durant 1 mois pour effectuer des trajets entre Lyon et Vienne en étant avitaillée avec du HVO-UCO (produit à partir d’huiles végétales usagées) commercialisé et distribué par le spécialiste des carburants alternatifs ALTENS et fabriqué par NESTE à Rotterdam, le distributeur final étant NEPTUNIA (anciennement AS Energy). Les mesures ont été réalisées à bas, moyen et haut régimes par la société CRMT (Centre de Recherche pour les Machines Thermiques).
Les données ainsi récoltées sur les performances du HVO sont bien plus fines que celles disponibles jusqu’alors en matière d’émissions de CO, NOx, de particules fines à fort impact sur la qualité de l’air… Elles ont pu faire l’objet d’une analyse comparative avec le GNR et, ce qui est inédit, avec le GTL.
HVO, un bio carburant identifié pour la transition énergétique du fluvial
Les résultats de ce test confortent la volonté de l’Etat d’autoriser prochainement l’usage de ce carburant bio-sourcé pour le secteur fluvial en raison de ses performances environnementales sur les GES et les polluants locaux. Fabriqué à partir d’huiles végétales résiduelles (huiles et graisses issues de la filière du recyclage) ou durables, le HVO est en effet un gazole paraffinique de synthèse, certifié durable qui permet de diminuer jusqu’à 87% les émissions de GES au cours du cycle de vie du carburant par rapport au gazole.
Au même titre que le branchement électrique à quai des bateaux, le HVO a bien été identifié comme une solution efficace pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de GES de 35% assignés au secteur fluvial pour 2035, que ce soit par la démarche « ECV du secteur fluvial » (engagements pour la croissance verte) que par l’étude de recherche et développement « FLUENT » (FLUvial Energie Transition) réalisée sous maîtrise d’ouvrage de VNF par l’IFP Énergies Nouvelles.
Leader de la démarche « Vert le fluvial », VNF initie, pilote et soutient des projets et des études prospectives dont le but est d’accélérer l’innovation et le verdissement de la flotte fluviale au niveau national (fret et tourisme).
Avec l’accélération du réchauffement climatique, le fluvial est déjà un des leviers d’avenir de l’indispensable transition écologique et énergétique. De par son empreinte environnementale largement inférieure au transport routier compte tenu de la massification qu’il permet, il répond significativement aux impératifs de réduction des émissions carbone et de polluants atmosphériques, pour acheminer les marchandises de toute nature.
Pour autant, rendre le transport fluvial encore plus vertueux est un enjeu majeur pour conserver l’avantage environnemental du mode fluvial et garder ainsi sa compétitivité, alors que les Accords de Paris pour le climat, le Green deal européen et la stratégie nationale bas carbone visent la neutralité carbone en 2050 et la décarbonation de tous les modes de transport.
VNF a, en outre, mis en service en 2020 le ponton multiservice « Valsaôna », le premier bateau fluvial en Europe à avoir respecté la nouvelle norme sur les émissions des Engins Mobiles Non Routiers (norme EMNR, équivalent Euro 6). Équipé de filtres à particules de dernière génération, il répond aux plus fortes exigences en matière d’émission de particules, de NOx et d’hydrocarbures imbrûlés.
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