Pionnier du jumeau numérique en France, Stereograph propose une solution web capable de rendre n’importe quel modèle 3D intelligent et connecté. Sachant que la transformation numérique est au cœur des enjeux du transport et de la logistique, le jumeau numérique prend de l’ampleur et offre de nombreuses perspectives pour les acteurs de la Supply chain. Le point avec son président, Manuel Gomes.
Pouvez-vous nous présenter Stereograph ?
Société lilloise créée en 2007, Stereograph a conçu une solution inédite et innovante, Teia. Elle permet de répondre aux nouveaux enjeux métiers qu’entraîne le BIM (Building Information Modeling). L’objectif c’est de nourrir le modèle 3D d’informations de données. Pour prendre ce virage technologique révolutionnaire, Stereograph a développé Teia afin de maintenir des maquettes BIM au cours de la vie des bâtiments et des infrastructures tertiaires et industrielles.
Pour rappel, un bâtiment est en général conçu sur trois phases : la conception, la construction, et c’est son exploitation (avec éventuellement une quatrième phase, qui est la démolition ou une rénovation). Or, l’enjeu étant aujourd’hui de maintenir une connaissance sur la “vie” de ce patrimoine et d’avoir un “livrable” complet où tous les lots techniques et les lots architecturals soient définis dans un modèle 3D, le tout, enrichies d’informations en données. Posséder une base de données autour du modèle 3D en fait.
Vous êtes un des spécialistes du jumeau numérique. Qu’est-ce que cela représente ?
Notre conception du jumeau numérique repose sur un objet 3D lié à une base de données (open data) qu’on va utiliser à des fins de simulation, d’optimisation, de gestion, d’exploitation, etc. L’enjeu est d’apporter de la propriété et de la valeur à cet objet avec la mise en place d’une blockchain, du NFT. Autrement dit, nous sommes capables de marquer d’un smart contract le bâtiment et donner un acte de propriété au propriétaire du jumeau numérique.
Quels en sont les objectifs ?
Un des objectifs du jumeau numérique est dans un premier temps, de consolider cette connaissance. Il s’agit de garder une copie conforme de la réalité et de la maintenir. On va donc faire en sorte de maintenir cette connaissance jusqu’à la fin de vie du bâtiment en créant beaucoup de valeur autour de ce patrimoine. Ayant une connaissance maîtrisée du bâtiment, on va pouvoir aller chercher l’optimisation en exploitation et baisser les coûts d’exploitation, les OPEX, voire anticiper les éventuels travaux, des remplacements d’équipements, etc. On parle de valorisation de patrimoine. À l’instar d’une voiture que l’on souhaite vendre, avoir un carnet d’entretien à jour permet de valoriser le véhicule et le céder dans des bonnes conditions. Autrement dit, avec le jumeau numérique, les gestionnaires d’entreprises peuvent non seulement augmenter la valeur de leur patrimoine architectural, tout baissant en ses coûts d’exploitation. Par ailleurs, ils peuvent les optimiser en jouant sur la carte du développement durable : énergie éthique, consommation bas carbone, confort des occupants et optimisation des espaces.
Pouvez-vous aller plus loin sur ce point, sur les effets bénéfiques en matière de développement durable ?
Le principe est simple : plus on exploite de manière efficace son bâtiment, plus on augmente ses chances d’être vertueux dans son rapport à l’énergie éthique. En maîtrisant les données liées à l’usage de son bâtiment, on va pouvoir agir par exemple sur le bon équilibre de la température et le confort des employés.
La maîtrise des données liées à ses bâtiments est d’autant plus importante compte tenu des pressions réglementaires qui sont de plus en plus fortes. Or, ne pas avoir une vision nette et précises sur ses données, les dirigeants d’entreprises vont avoir beaucoup de mal à respecter les engagements de décarbonation déjà présents et qui vont se renforcer.
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