Christelle Magaud
Le recrutement en milieu industriel n’a jamais été facile. Mais avec les crises que nous connaissons actuellement, c’est encore plus difficile. Comment attirer les Talents dans un tel contexte ? Comment les fidéliser ? En capitalisant sur la marque employeur, nous répond Cécile Cloarec, DRH de FM Logistic.
A quel point est-ce difficile de recruter dans le secteur de la logistique ?
C’est un univers mal-aimé : nos métiers sont méconnus et ont une image peu positive, même si la crise du Covid a mis en lumière la logistique et le transport en tant qu’activités absolument essentielles à l’économie. Il n’empêche : le manque d’attractivité de la branche est criant. En plus, nous sommes dans une situation de pénurie de candidats, ce qui nous complexifie encore la tâche. D’où l’importance de travailler notre marque employeur pour diffuser les bons messages aux personnes susceptibles de venir travailler avec nous.
Quels sont vos besoins en matière de recrutement ?
Nous sommes une multinationale qui compte 28 000 collaborateurs, dont 6 500 dans l’Hexagone.
Au sein de FM Logistic, les métiers opérationnels représentent 85 % des effectifs et nous recrutons constamment. En France, nous recherchons 500 candidats à l’année. A l’international, 2500.
Comment est dimensionnée la division RH au sein de l’entreprise ?
Nous disposons d’une équipe de 250 collaborateurs RH dans le monde et d’une trentaine en France.
Quelles solutions adoptez-vous pour revaloriser cet univers métier ?
Partant du constat que la logistique reste un secteur peu connu, nous avons décidé de communiquer d’abord sur les métiers avant de parler de l’entreprise elle-même. Nous privilégions les témoignages collaborateurs, en priorité sur Linkedin, pour donner envie à d’autres personnes de nous rejoindre. Cette communication externe vient nourrir notre marque employeur. L’idée étant de montrer que la supply-chain est très complexe et est faite de métiers très utiles et aussi très intéressants, qui sont transformés par la digitalisation. Avec le développement de l’e-commerce et des parcours omnicanaux, il faut maîtriser la complexité de la gestion des flux, le pilotage des stocks, l’acheminement des produits jusqu’au consommateur final… Nos métiers évoluent et prennent une dimension plus technologique. Pour prouver cette transformation de nos métiers, nous avons lancé aussi récemment un concours innovation : cela porte notre marque employeur et nous présente sous un jour plus moderne.
Pouvez-vous nous donner quelques indicateurs ?
Sur les trois derniers mois, nous avons totalisé presque 1 million de vues sur les posts produits par nos collaborateurs. Aussi, nous avons enregistré une hausse de 157 % des recherches « fm logistic recrutement » sur les 3 derniers mois. Clairement, nous avons boosté notre réputation et développé notre notoriété. D’ailleurs, nous avons obtenu des labels et des certifications qui le prouvent. par exemple, nous sommes rentré l’an dernier dans le classement Forbes best employer 2022. Egalement, en décembre, nous avons été cité par l’Institut Choiseul dans la catégorie “les défenseurs du capital humain. Nous avons aussi obtenu le 2ème prix de l’université d’entreprise en mars 2022. L’entreprise FM Logistic a également été reconnue récemment pour son engagement contre les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, en obtenant la note de 92/100 à l’index Egapro 2023. Tous ces labels et certifications comptent. Les candidats vont en effet privilégier les entreprises reconnues pour leurs engagements, qui bénéficient d’un environnement de travail serein, en phase avec leurs valeurs, …
Avez vous aussi fait évoluer vos techniques de recrutement ?
Oui, notamment grâce aux méthodes par simulation, avec mise en situation et entretien de motivation. Nous sommes d’ailleurs en train de nous équiper de nouveaux outils digitaux pour piloter le process de recrutement afin de gagner en efficacité et en fluidité dans le suivi de ceux qui postulent. La marque employeur se travaille de bout en bout, même si le candidat n’est pas retenu. Nous donnons systématiquement une réponse et nous expliquons pourquoi il n’a pas été retenu. Nous sommes en effet très sélectif : Par exemple, sur les métiers d’opérateurs, nous ne recrutons que 15 % des candidats qui nous approchent directement.
Quel discours tenez-vous aux futures recrues ?
Nous insistons sur la qualité de la relation avec nos collaborateurs. Nous avons un onboarding très soigné, en cohérence avec notre marque employeur. Par exemple, nous mettons à leur disposition toutes sortes de documents (mutuelles, modalités de télétravail, journées de RTT, cantine…) et d’informations avant même qu’ils n’occupent leur poste. Cela fait partie de leurs parcours « bienvenue ». Nous expliquons aussi notre politique RH : par exemple, pas d’envois de mails le week-end.
Avez vous une université d’entreprise ?
Oui, elle est en place depuis 2013. FM University pilote tous les programmes de formation et de développement des compétences pour tous nos collaborateurs, dans tous les pays où nous sommes implantés. Ceci grâce notamment à une plateforme digitale dotée de contenus d’e-learning. En complément, FM University propose aussi des programmes en présentiel.
Pour finir, diriez vous que la marque employeur participe à la performance de l’entreprise ?
Bien sûr et à plus d’un titre. Déjà, en améliorant la qualité de notre recrutement. C’est un facteur de contribution directe à notre performance. Ensuite, en tant qu’atout différenciant pour nos clients. En effet, en montrant nos valeurs, recrutement inclusif, prise en considération du handicap, bonnes conditions de travail…, nous participons à leur dynamique RSE.
Dans leur score 2 et 3, ils doivent se préoccuper des thématiques tournant autour du bien-être au travail, de la sécurité des collaborateurs… Dans ce cadre, nous réalisons pour eux des rapports d’impacts RSE.
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