En inaugurant une station hydrogène fin juin, le Groupe Blondel apporte une nouvelle pierre à son action portant sur le développement durable. Explications avec Jérôme Juteau, Directeur Général du Groupe Blondel.
Quelle est la stratégie globale en matière de décarbonation suivie par Blondel ?
Le Groupe s’est lancé il y a déjà plusieurs années à bras le corps sur ce sujet. Notre objectif désormais est d’aller plus vite et d’être prêts pour la mise en œuvre des ZFE. Ce qui passe par une modification de notre flotte de poids lourd, commencée il y a 7-8 ans lors de l’adoption du biogaz. Environ 200 véhicules sont concernés, soient 20% de notre flotte.
Nous adoptons également des véhicules qui roulent avec la technologie Oleo100 (100% à base de colza). Idem avec du carburant XTL (X-To-Liquid), un biogazole paraffinique de synthèse fabriqué à partir de déchets (huiles ou graisses résiduelles).
Pour couronner le tout, nous avons inauguré fin juin 2023 la première station hydrogène haute pression (à Fos-sur-Mer) destinée au transport routier. En parallèle, nous allons être livré dans quelques mois du premier véhicule hydrogène qui va pouvoir circuler en France.
Quel est le rôle de cette station hydrogène ?
Elle s’inscrit dans un vaste partenariat entre un fabricant de véhicules (Iveco), un énergéticien (Air Liquide), des transporteurs, sans oublier le support de l’ADEME (de la région PACA) et de l’agence pour l’environnement. L’infrastructure, située sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, se révèle en mesure de délivrer une tonne par jour d’hydrogène bas carbone à une pression de 700 bars. Lors de l’inauguration, la station haute pression de grande capacité a fait le plein d’un prototype de poids lourd à pile à combustible Iveco, ayant une autonomie pouvant atteindre 600 Km.
Pionnier de solutions avancées de transport durable, le Groupe Blondel exploitera un premier prototype de ce véhicule Iveco dès janvier 2024. Deux véhicules de série suivront en 2025. Ce projet représente plusieurs centaines de milliers d’euros d’investissement qui ont plus une valeur en réalité de démonstrateurs pour le moment que d’une solution réellement industrielle. En revanche, nous avons la volonté de participer à l’industrialisation de cette technologie en l’exploitant sur nos marchés.
Quels seront les autres futurs grands projets toujours en matière de décarbonation ?
En tant que grand consommateur d’énergie, nous devons être vigilants. Dans le transport, notre prochain sujet d’ampleur concerne la contractualisation de fourniture de gaz (Biogaz Power Agreement). Il s’agit de pouvoir acheter du gaz méthanisé directement auprès des agriculteurs régionaux afin de re-consommer ce gaz vert dans nos véhicules et ce, immédiatement après leur production. Une loi très récente nous permet en effet de pouvoir le faire, mais ça nécessite un travail énorme pour trouver l’ensemble des accords nécessaires. Nous espérons être prêts d’ici l’été 2024. Ce type de contrat nous permettrait d’avoir une traçabilité depuis la ferme, qui revalorise ses déchets de culture (ou d’élevage), pour générer un gaz vert qui sert localement au transport outil et marchandise. Un système qui est très vertueux. Enfin, sur toutes nos bases logistiques, nous sommes passés en LED au niveau des éclairages.
Sur le même sujet :
Colissimo et Pickme : la livraison entre voisins s’étend à toute la France
Chronopost renforce sa capacité logistique dans l’alimentaire et la santé
Grégory Debuchy souhaite apporter un nouveau souffle au club Déméter
Le jumeau numérique au service de la supply chain