Jérôme Pouponnot
Spécialiste de la livraison de meubles et colis volumineux, Agediss entend faire de 2023 une année de progression, avec l’élargissement de ses offres de livraison et l’extension de son plan de transport international. Explications avec Nicolas Tellier, le président.
Comment pourriez-vous décrire la stratégie globale d’Agediss ?
Agediss a réalisé 101 millions de chiffres d’affaires en 2021 en rassemblant près de 600 personnes et 31 agences de livraison finale. Des agences qui sont alimentées par un hub central situé à Mer (41), à côté d’Orléans. Sur la partie B2B, nous livrons notamment des magasins et des showrooms via trois hubs.
Il y a cinq ans, nous avons pris un virage important. Une transformation de l’entreprise était nécessaire puisque nous n’étions pas assez tournés vers le e-commerce. Organisation complètement revue, offre de services transformée, renouvellement de nos systèmes informatiques… en passant par la digitalisation de quasiment l’ensemble des flux de gestion et de formation. Bref, une vraie transformation en profondeur !
Aujourd’hui, nous disposons d’outils très performants ce qui nous permet de nous positionner sur le marché comme un acteur plutôt haut de gamme, avec une qualité de service, une satisfaction client, une expérience client… à la hauteur de nos ambitions.
Comment s’articule votre stratégie supply chain ?
Elle passe d’abord par un développement continue avec nos partenaires afin d’anticiper toutes les problématiques. Nous prenons la main sur leurs flux au départ de leurs entrepôts afin d’alimenter notre hub situé à Mer. À partir de là, les commandes repartent en agence régionale pour la distribution finale vers les consommateurs. Notre volonté est de partager un maximum d’infos sur tous les sujets que ce soit l’optimisation, l’amélioration continue ou ceux liés à la RSE. Sur ce dernier point, un gros travail est effectué sur les véhicules “propres”, notamment sur la partie du dernier Km. L’intégration de véhicules électriques est croissante, avec un accent porté sur la partie poids lourd, puisque 30% sont au biocarburant. Nous réfléchissons sur l’hydrogène pour avoir une autonomie de 400 à 500 km et qui va nous aider à effectuer les derniers Km dans de bonnes conditions face aux contraintes ZFE.
Notre volonté est également d’accompagner nos clients à l’international grâce à la qualité de notre réseau. Nous couvrons aujourd’hui non seulement la France, mais également le Benelux, l’Espagne, le Portugal et nos homologues couvrent l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, la Suisse et certains pays de l’Est. Le tout étant bien-sûr interconnecté au niveau informatique.
En outre, notre ambition pour 2023 en France est d’aller plus loin avec l’extension de nos offres de livraison et ce, à plusieurs niveaux. Concrètement, l’entreprise s’engage avec une extension de ses livraisons de 5 à 6 jours sur 7, partout en France, complétée par un élargissement horaire des créneaux de 7h à 21h. Dans les grandes agglomérations et à la demande, cette extension des livraisons s’appliquera 7/7 du lundi au dimanche, avec également une offre de livraison à J+1 en Ile-de-France. De plus, Agediss prévoit de développer ses passages dans les zones de moindre densité, telles que les petites villes et les zones de campagne.
Outre ces extensions, toujours pour être plus proches des attentes de ses clients et leur faire gagner du temps, Agediss s’apprête aussi à franchir un grand pas avec une innovation majeure : la prise de rendez-vous de livraison directement sur les sites marchands de ses clients. D’ici l’été 2023, cette innovation sera en pleine éclosion, qui selon les cas pourra aller jusqu’à inclure des propositions de créneaux de 2 heures. Un déploiement qui passera par des créneaux ajustés en temps réel de part et d’autre, et pour lequel Agediss travaille très activement ses plans de transport en amont avec diverses enseignes partenaires.
Un petit mot sur le site de Mers, près d’Orléans ?
En raison des commandes et des produits manipulés (souvent très lourds), le site de Mer ne dispose pas, à proprement parler, d’innovations technologiques et très peu d’automatisation. Nous étudions les pistes de convoyeurs, d’exosquelettes, de chariots autoportés pour essayer d’augmenter cette productivité et de réduire les risques d’erreur. Mais pour l’instant, très peu d’initiatives en ce sens ont été prises parce qu’on s’aperçoit qu’il est très compliqué d’automatiser en raison du poids des produits. En fait, nos efforts portent essentiellement sur la productivité, la fiabilité des préparations de commandes et les expéditions, en limitant le nombre d’anomalies.
Sur le même sujet :
Hyliko recrute Christophe Lora en tant que Senior Advisor et Directeur Général
ID Logistics signe la charte Ecowatt
65 % des entreprises vont augmenter leurs investissements dans l’innovation supply chain
Quels défis attendent les entreprises en 2023 ?
