Les exosquelettes promettent de révolutionner la prévention en logistique, mais leur usage réel reste limité. France Supply Chain alerte sur l’écart entre innovation et réalité du terrain.
L’engouement pour les exosquelettes, perçus comme une solution miracle aux troubles musculosquelettiques dans la logistique, se heurte à une réalité opérationnelle complexe. France Supply Chain, lors d’un atelier collaboratif, a tiré la sonnette d’alarme sur l’écart entre le potentiel de cette technologie et son usage réel. Huit ans après le guide de l’INRS, leur déploiement à grande échelle reste difficile malgré des exemples de réussite, notamment pour le maintien dans l’emploi.
Le fossé entre le potentiel et la réalité opérationnelle
Le secteur du transport et de la logistique, particulièrement touché par les troubles musculosquelettiques, voit dans les exosquelettes une solution de taille. Le mal de dos est d’ailleurs à l’origine de près de 70 % des arrêts de travail. Si les démonstrations technologiques initiales sont impressionnantes et promettent de « soulever 25 kg comme une plume », la mise en œuvre sur le terrain se révèle plus ardue.
Les entreprises peinent à passer du stade de l’expérimentation à un déploiement à grande échelle. Cette difficulté ne signifie pas que la technologie est un échec, mais plutôt que son intégration demande un effort plus conséquent que prévu. On rapporte l’exemple d’une salariée ayant pu se maintenir en emploi après un accident grâce à un exosquelette. Cela démontre le potentiel de ces dispositifs lorsqu’ils sont bien utilisés.
Les 4 piliers d’une intégration réussie
Pour que les exosquelettes deviennent des outils efficaces et non de simples gadgets, le succès dépend de quatre facteurs clés. D’abord, la co-construction avec le terrain est primordiale. Il est essentiel d’impliquer directement les opérateurs et les managers pour que le choix de la technologie soit guidé par l’usage réel et non l’inverse. Ensuite, une analyse fine des tâches est indispensable. C’est essentiel pour identifier précisément les contraintes, les efforts et les conditions d’utilisation. Il faut également considérer les alternatives déjà en place.
L’accompagnement au changement constitue le troisième pilier. L’adoption d’un exosquelette modifie les postures et les habitudes de travail. Cela demande du temps et un protocole progressif de formation et d’essais. Pour le quatrième point, l’implication de toutes les parties prenantes est nécessaire. Les projets qui réussissent sont ceux qui réunissent un large éventail d’acteurs. Cela va du service médical à l’ingénierie, en passant par les fournisseurs et les organismes de prévention, avec une gestion de projet coordonnée.
Un maillon dans une chaîne de prévention globale
Il est important de comprendre que l’exosquelette n’est pas une solution miracle. Il doit être considéré comme un outil complémentaire dans une stratégie de prévention plus large. Son efficacité dépend d’une réflexion organisationnelle globale qui inclut la formation continue et l’optimisation des postes de travail.
France Supply Chain appelle ainsi à dépasser une vision uniquement centrée sur la technologie. L’innovation doit avant tout rester au service de l’humain et du maintien dans l’emploi. Avec une démarche plus pragmatique et collaborative, les entreprises pourront exploiter pleinement le potentiel de ces dispositifs pour créer des environnements de travail plus sûrs et plus durables.
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.




